dimanche 15 novembre 2015

Les réels minuscules de Thomas Stangl.



 

 

"Dis quelque chose,

demande Georg,

n'importe quoi;

tu ne parles pas comme les autres,

tu parles comme si tu chantais."

 

 

Cette injonction du dire de Georg à Emilia dans Ce qui vient de Thomas Stangl me semble être une des exigences où l'auteur lui-même se trouve engagé dans la langue qu'il écrit. Une langue qu'offre au lecteur français la traduction sans trahison d'Edith Noublanche et que publient les Éditions du sonneur.


Le dire ce qui vient, donc, dans l'écriture comme une épreuve du style par où se donneront à saisir, dans l'écriture phénoménologique de Thomas Stangl, l'éclat de minuscules réels et l'impossible du Réel aussi.

Un dire ce qui vient pris dans l'entre-deux de l'adolescence, dans ce présent qui n'est que de passage pour Emilia Degen et Andreas Bichler, présents écartelés par 40 ans d'Histoire et pris, pourtant, dans une étrange proximité ontologique. L'en-quête de Thomas Stangl prend voix, là, dans les brisures du Temps, dans la quête en valse-hésitation d'Emilia et d'Andreas d'un "être-là" fait de présence à soi et de dépossession, à la fois lumineux et sombre, terriblement humain.

La langue épurée de Thomas Stangl transcende les réels minuscules d'une visibilité de l'être dans le présent de son énonciation, là. Et
 

 

 

"Dans la chambre,

 ça sent le café et les cigarettes,..."

 

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