"Dis quelque chose,
demande Georg,
n'importe quoi;
tu ne parles pas comme les autres,
tu parles comme si tu chantais."
Cette injonction du dire de Georg
à Emilia dans Ce qui vient de Thomas Stangl me semble être une des exigences où l'auteur
lui-même se trouve engagé dans la langue qu'il écrit. Une langue qu'offre au
lecteur français la traduction sans trahison d'Edith Noublanche et que publient
les Éditions du sonneur.
Le dire ce qui vient, donc, dans
l'écriture comme une épreuve du style par où se donneront à saisir, dans
l'écriture phénoménologique de Thomas Stangl, l'éclat de minuscules réels et
l'impossible du Réel aussi.
Un dire ce qui vient pris dans
l'entre-deux de l'adolescence, dans ce présent qui n'est que de passage pour
Emilia Degen et Andreas Bichler, présents écartelés par 40 ans d'Histoire et
pris, pourtant, dans une étrange proximité ontologique. L'en-quête de Thomas
Stangl prend voix, là, dans les brisures du Temps, dans la quête en
valse-hésitation d'Emilia et d'Andreas d'un "être-là" fait de
présence à soi et de dépossession, à la fois lumineux et sombre, terriblement
humain.
La langue épurée de Thomas Stangl
transcende les réels minuscules d'une visibilité de l'être dans le présent de
son énonciation, là. Et
"Dans la chambre,
ça sent le café et les
cigarettes,..."
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