mardi 6 octobre 2015

Ce : meurs et deviens !


Je veux louer le Vivant

Qui aspire à la mort dans la flamme.

Et tant que tu n’as pas compris

Ce : meurs et deviens !

Tu n’es qu’un hôte obscur

Sur la terre ténébreuse.  

Goethe



Dans ce texte en patchwork, où onze alterfictions déploient leur destinalité d’être pour la mort, Françoise Limiñana nous entraîne dans l’intimité de la question de la lisière, où Certes l’intensité du temps vécu alors est grande, comme si la proximité de la mort pesant de toute sa menace et de toute son irréversibilité aidait, parfois bien tard, à sentir le prix du temps et des choses, à découvrir le chemin des mots qui jamais ne furent dits, à révéler les gestes que la pudeur retint. Comme si, lorsque la marge de l’attente s’amenuise, quand les projets d’être se consument aussitôt ébauchés, quand s’impose l’imminence d’un bouleversement absolu de la vie, l’homme retrouvait le sens du caractère précieux et unique de chaque instant, comme s’il avait enfin le temps (Catherine Chalier – La persévérance du mal). Onze variations du temps où chaque personnage décline, dans la variété de son style propre, un être-là en quête d’un réel impossible à saisir qui prendrait le visage tant redouté de la mort. Onze chants qui fredonnent aussi les fictions multiples où la vie elle-même s’épuise à dire le sens qu’elle recèle.

 

Françoise Limiñana, au plus proche du réel de son expérience professionnelle, offre au lecteur dans cette fiction élégamment construite les variations d’un style d’écriture sans pathos. Alertes et vifs, émouvants d’humanité, rieurs aussi, ses mots viennent percuter nos sensibilités écorchées par la question souvent refoulée de notre propre finitude.

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