lundi 5 octobre 2015

Petit cri primal.

C’est un beau cadeau qu’offrent à la littérature les Editions Le bateau ivre en publiant Tess et Raoul précédé de Breuilles. Faire le pari de la langue et de la déroute qu’elle porte en elle comme le projet même, perpétuel, de la littérature, c’est bien ce à quoi convoque l’écriture viscérale et féconde de Cécile Delalandre.
Une écriture qui ne masque pas sa source primale, originaire, là où Ma première défense fut un cri, un cri comme un morceau sorti de mes entrailles et dont le son me plut et dont le texte dans son corps de patchwork éclaté cherche inlassablement dans les sonorités multiples de notre humanité l’unité fuyante de notre condition d’Être. Les mots, ici, se saisissent de l’être-là obscur et brutal des choses et participent d’une littérature de leur torsion, de leur dévoilement. Tel un mercremanche peut-être où Entre chiens et loups je me fais chat pour dérober à la nuit la lueur de ses ombres.
Il y a là nichée dans l’écriture une phénoménologie réinventée qui adoucit et brutalise d’une même lucidité la conceptualité où nous tenait jusque-là dans une réclusion pantoise la discipline philosophique. Déroutement, donc, où la pensée littéraire de Cécile Delalandre me convoque pour mon plus grand bien et je l’espère celui de ses nombreux lecteurs.

Pour le reste on ne sait rien.



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