C’est un beau cadeau qu’offrent à la littérature les Editions Le bateau
ivre en publiant Tess et Raoul précédé de Breuilles. Faire le pari de
la langue et de la déroute qu’elle porte en elle comme le projet même,
perpétuel, de la littérature, c’est bien ce à quoi convoque l’écriture
viscérale et féconde de Cécile Delalandre.
Une écriture qui ne masque pas sa source primale, originaire, là où Ma
première défense fut un cri, un cri comme un morceau sorti de mes entrailles et
dont le son me plut et dont le texte dans son corps de patchwork éclaté
cherche inlassablement dans les sonorités multiples de notre humanité l’unité
fuyante de notre condition d’Être. Les mots, ici, se saisissent de l’être-là
obscur et brutal des choses et participent d’une littérature de leur torsion,
de leur dévoilement. Tel un mercremanche peut-être où Entre chiens
et loups je me fais chat pour dérober à la nuit la lueur de ses ombres.
Il y a là nichée dans l’écriture une phénoménologie réinventée qui adoucit
et brutalise d’une même lucidité la conceptualité où nous tenait jusque-là dans
une réclusion pantoise la discipline philosophique. Déroutement, donc, où la
pensée littéraire de Cécile Delalandre me convoque pour mon plus grand bien et
je l’espère celui de ses nombreux lecteurs.
Pour le reste on ne sait rien.
Pour le reste on ne sait rien.
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