Reflets.
Vive est la rose, esquisse
De tes lèvres, posée
Sur la nappe de dentelle
Et la table patinée
Des jours de l'absence.
Comme flocons d'été,
Tapis de rires, de rires
Toujours renouvelés - vive
La trace qui s'y effleurerait -
De rires à boire,
Coupes fraîches,
Miroirs et reflets,
Regards toujours renouvelés.
Vive est la rose, tes lèvres.
Manières d'instant.
Duvet de l'aile de l'ange
La neige chasse l'ombre
Des corps tordus, douleurs étendues
Au creux du monde.
Ciel et sol un moment confondus,
Soupirs ténus des témoignages,
Ravivent des brisures du temps
Le cristal d'alliance de la parole.
Puis comme une rebuffade,
Des traces d'un fond de doute
Barrent un horizon de flammes,
Et le désir à nouveau dans sa chute.
Douleur.
Naissances.
Un soir
Plié
Sur la paupière
Des jours
En cascade
Fils de quel homme
Venu ?
Longue
La corde
Des aubes
Retenues
Prises
À se pendre
À ce cœur nu.
Seul
Au tranchant
D'une lumière
Spectrale
Fils de quel homme
Es-tu ?
L'éternel reclus.
Chaque matin à chaque réveil
Où s'ouvraient des jours
Jeunes et lumineux
Comme une éternelle seconde,
Le reclus ivre de trop de nuit
Sortait les yeux de sa mémoire.
Chaque matin à chaque réveil
Où s'ouvrait sur l'éternelle seconde
L'espace des jours
Epuisés et sombres
Comme au crépuscule des mondes,
Le reclus privé d’espoir
Retournait à sa nuit d'ombre.
Chaque matin à chaque réveil
Où s'ouvrait l'éternel reclus.
Dérive.
Les mots,
En vagues resserrées,
Martèlent l'âme
Jetée au poids d'embrun
D'une marée diaphane,
Lente,
Légère et souple,
Où l'écume se fane.
Dans les récifs,
Témoins d'une terre effacée,
Les mots filent
Vifs et délurés
Comme voile au lointain.
Et l’âme
Sous le vent,
Frêle esquif, craque
Sur l'ondulation nacrée,
Une plainte engloutie
Aux confins d'un silence,
Horizon d'azur,
Sans mot.
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